Test de Ball x Pit : place au nouveau roi du survival

Ball x Pit fait partie de ces jeux qui débarquent sans prévenir, complets du début à la fin. J’avais volontairement évité la plupart des articles circulant en ligne à son sujet — mon cerveau en avait assez d’entendre les expressions « rogue-like » et « semblable à Vampire Survivors ».
Mais entre-temps, je me suis surpris à plonger dans la vague de rogue-likes sur Steam, allant même jusqu’à m’engloutir dans le trou sans fond des clones de Vampire Survivors avec Megabonk.

Sorti directement dans le catalogue Xbox Game Pass d’octobre, Ball x Pit appartient clairement à cette même école de jeu dont je suis tombé amoureux. Et pourtant, il parvient à fusionner plusieurs genres de manière fluide et addictive, créant une expérience cohérente, obsédante et incroyablement bien ficelée.

L’histoire s’ouvre sur un royaume tout entier anéanti en un instant, laissant derrière lui le fameux “pit”, ce gouffre mythique que différents aventuriers tentent désormais d’explorer pour y dénicher des trésors enfouis.
Un postulat de départ simple, presque anecdotique, puisque le jeu ne s’attarde jamais longtemps sur sa narration — il préfère vous plonger immédiatement dans son cœur de gameplay, ce cycle captivant de survie et de progression qui fait toute sa force.

Je déteste faire ça dans une critique, devoir tirer des exemples évidents comme raccourcis, mais Ball x Pit affiche clairement ses influences. Oui, il emprunte à Vampire Survivors et au genre rogue-like, dans le sens où chaque run recommence à zéro après la mort, tout en permettant de gagner et de débloquer différents objets.
C’est aussi un peu Breakout, le jeu de casse-briques avec la petite raquette en bas de l’écran. Tirer des balles inflige des dégâts aux hordes d’ennemis toujours plus nombreuses, et c’est là que le côté Vampire Survivors entre en jeu : ces ennemis lâchent des gemmes qui servent à monter de niveau et à débloquer des améliorations. Le concept démarre simplement, avec différents types de balles et des objets passifs offrant des bonus supplémentaires.
Le jeu reprend également une mécanique bien connue de Vampire Survivors, mais avec une légère variation. Un petit twist dans le concept. Les objets apparaissent aléatoirement au cours de chaque run et permettent de fusionner, d’évoluer ou d’améliorer les objets déjà acquis. Ce système de fusion permet de combiner deux capacités en une seule pour plus de puissance, tout en libérant un emplacement dans un inventaire très limité.
Ball x Pit contient une multitude de variations à débloquer. Cependant, le jeu pousse vite à définir un build précis, malgré l’aléatoire. Par exemple, je suis devenu assez fan des lasers, et je m’y accroche systématiquement, peu importe la situation. C’est sans doute impossible d’échapper à ce genre d’habitude, même face à la créativité évidente du jeu. Ball x Pit devrait faire plus que proposer un simple twist sur un genre déjà usé, et je doute que Devolver Digital ait le budget pour changer la manière dont les humains pensent fondamentalement.
Il existe plusieurs niveaux, que vous apprendrez à connaître en profondeur au fil du jeu. Chaque personnage que vous débloquez doit être validé en battant un boss. Ces boss ne sont pas les plus complexes du monde, mais ils offrent de vrais moments de tension, quand il ne manque qu’un coup pour en venir à bout.
C’est justement là que mon build préféré m’a joué des tours : j’utilise un aimant pour attirer les gemmes, et un passif qui crée des « baby balls » à chaque gemme ramassée. Pendant les combats de boss, les gemmes cessent de tomber, et ma dépendance à ces passifs m’a laissé sans autre solution que mes attaques classiques. Ball x Pit apprend vite à ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, mais bon, nous restons humains. On n’est pas toujours les plus malins.

Ball x Pit Gameplay

Vaincre un boss vous permet d’obtenir un équipement servant à améliorer l’ascenseur qui vous descend dans le gouffre. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que le jeu n’était pas aussi brutal que d’autres du genre, sans pour autant être une promenade de santé. Le jeu peut vous mettre une bonne raclée, mais jamais de manière injuste. Le rythme reste toujours maîtrisable, même à vitesse maximale.
À votre mort, vous pouvez choisir de recommencer immédiatement ou de retourner à la base. C’est là que Ball x Pit se transforme en city builder simplifié, presque un jeu à part entière. Les ressources récoltées dans le gouffre servent à développer la ville : vous commencez avec des champs et des forêts, puis vous bâtissez de véritables bâtiments, dont certains débloqueront de nouveaux personnages.
J’ai adoré ce changement par rapport à la formule classique des clones de Vampire Survivors. Dans ces jeux, la progression repose surtout sur des défis à accomplir ou, comme dans Megabonk, sur des victoires directes pendant les runs. Ici, faire grandir sa petite ville et débloquer un personnage est beaucoup plus gratifiant, car récolter et gérer les ressources se révèle incroyablement bien pensé. Certains bâtiments liés à des personnages nécessitent un boss vaincu pour être débloqués, mais ce n’est pas très fréquent.
Au lieu de simplement cliquer sur vos récoltes, vous lancez vos villageois comme des balles dans Breakout. Ils rebondissent sur les tuiles que vous avez placées. Les bâtiments doivent être touchés plusieurs fois pour être terminés, tandis que les champs rapportent du blé.
La vraie subtilité du système vient du placement stratégique des tuiles. Les villageois se déplacent comme des balles de Breakout, rebondissant sur tout ce qu’ils rencontrent. Il faut donc penser soigneusement à l’agencement pour maximiser l’efficacité et éviter les pertes de temps.

Ball x Pit veut vraiment que vous y jouiez

Mais le jeu ne laisse jamais cette mécanique empiéter sur son cœur principal, et c’est sans doute ce qui fait sa réussite. Ball x Pit ne veut pas que vous passiez tout votre temps à construire la ville alors que son gameplay de base est déjà si amusant. C’est l’un des rares jeux qui parvient à équilibrer parfaitement le chaos contrôlé. Même dans les moments les plus frénétiques, Ball x Pit reste lisible et fluide. En surface, tout peut sembler foutraque, mais je n’ai jamais perdu le contrôle — seulement pris de mauvaises décisions, et c’est précisément ce qui le rend si captivant.

Cependant, ce n’est pas un jeu où une erreur signifie la fin absolue. Ball x Pit reste avant tout un hommage à Breakout. Avec un peu de précision, il est toujours possible de viser les lignes arrière pour se dégager de l’espace. Heureusement, il n’existe aucun “game over” lié à la perte de balles. En appuyant sur H, comme je l’ai fait, le jeu passe en mode tir automatique, ce qui le rend plus proche des autres titres du cercle Vampire Survivors — et c’est d’ailleurs ma façon préférée d’y jouer. Cela ne change pas grand-chose, à part une vitesse de déplacement légèrement réduite, mais cela rend la gestion des vagues d’ennemis quasi infinies beaucoup plus fluide.

Réflexions finales

Ball x Pit est fantastique, jusqu’à son filtre CRT rétro subtilement appliqué à ses graphiques massifs et colorés. C’est un chef-d’œuvre d’exécution, un jeu qui semble avoir eu une vision claire et qui l’a parfaitement réalisée. Il respecte aussi une règle essentielle du rogue-like : aucune partie ne semble perdue ou inutile.
Même lors de mes échecs les plus chaotiques, je n’ai jamais eu l’impression de perdre mon temps. Peut-être que je ne gagnais pas beaucoup d’or ou de ressources, mais il me suffisait de relancer une partie, et en 30 secondes, j’étais à nouveau plongé dans l’action. À la partie suivante, j’ai vaincu le boss du niveau. Je me suis senti invincible. Ball x Pit est tout simplement excellent.
Note : 5/5

Ball x Pit

Plateformes : PC, PlayStation 5, Xbox Series X,Nintendo switch