Battlefield 6 court après Call of Duty – mais il n’en a pas besoin

battlefield 6

Je me souviens d’une époque où Battlefield était Battlefield, et Call of Duty faisait sa propre chose en matière de multijoueur. Battlefield ne se souciait pas de ce que faisait CoD, parce qu’il n’en avait pas besoin. L’un était un shooter bruyant, très cinématique, qui demandait des réflexes parfaits et privilégiait les éliminations rapides ; l’autre, un vaste bac à sable tactique récompensant la patience et le travail d’équipe.

On ne jouait pas à Battlefield parce qu’on voulait jouer à Call of Duty ; on y jouait parce qu’on voulait quelque chose de plus grand, de plus épique. Aujourd’hui pourtant, Battlefield 6 semble oublier ses origines. Bien que le multijoueur soit nettement amélioré, sa campagne reste en deçà, et les fans se plaignent de cartes trop petites, de couloirs trop étroits et d’un rythme trop rapide. Ça vous rappelle quelque chose ?

Ce sont des caractéristiques qu’on attendrait d’Activision, pas de DICE. Et pourtant, c’est le cas. On dirait que le studio a jeté un œil à Modern Warfare 3 et s’est dit : « Oui, faisons exactement ça. » Le problème ? Battlefield n’est pas censé être CoD. Et vouloir être les deux à la fois, un “touche-à-tout”, c’est risquer de ne satisfaire personne.

Des cartes de Battlefield 6 trop petites

L’échelle, c’était l’un des plus grands arguments de vente de Battlefield. C’était même son ADN. Le jeu n’a peut-être pas inventé les grandes cartes, mais il les a rendues populaires. Il a intégré des véhicules terrestres, aériens et maritimes pour les parcourir, et offrait d’immenses environnements ouverts où des dizaines de joueurs s’affrontaient dans des batailles spectaculaires. Alors pourquoi Battlefield veut-il tant ressembler à CoD ?

DICE semble abandonner ce qui faisait l’identité de la série. Je ne dis pas que Battlefield deviendra complètement petit, mais cette direction, surtout sous l’influence d’EA, est décevante. Si Battlefield 2042 devait servir de leçon, DICE a retenu la mauvaise.

Soyons clairs : le problème de Battlefield 2042 n’était pas la taille des cartes. C’est qu’elles étaient vides. Le studio avait visé trop grand et oublié l’équilibre du design. Les joueurs erraient dans des zones désertes. C’était une erreur de conception, pas une preuve que les grandes cartes ne fonctionnent pas. Leçon apprise ? Pas du tout.

Au lieu de corriger cela, Battlefield 6 a surcorrigé. L’équilibre s’est inversé : les cartes sont désormais trop petites, les objectifs simplifiés, l’action plus linéaire que tactique. Ce qu’on perd en chemin, c’est le sentiment de liberté et d’imprévisibilité qui définissait la franchise depuis vingt ans.

Une bonne carte Battlefield, ce n’est pas seulement du chaos : c’est la possibilité de créer ce chaos soi-même, de faire s’effondrer un bâtiment, d’écrire sa propre scène d’action. C’est ce moment où, au sommet d’une colline, vous apercevez deux avions s’affronter pendant qu’un char avance et que l’infanterie court se mettre à couvert. Ce genre de moment ne peut pas exister sur des cartes étroites, aussi beaux que soient les graphismes.

Battlefield 6 vs Black Ops 7 : une comparaison inutile

Après quelques heures de jeu, il est évident que DICE veut rendre Battlefield 6 plus accessible. Mais en le faisant, le studio menace de détruire tout ce qui faisait sa singularité.

Réapparitions rapprochées, éliminations plus rapides, cartes réduites, véhicules limités : tout semble pensé pour séduire les fans de Call of Duty qui n’ont jamais touché à Battlefield. Cela pourrait attirer quelques joueurs à court terme, mais cela aliène le public fidèle — ceux qui sont là depuis Bad Company 2, Battlefield 3 et 4 —, ceux qui espéraient que Bf6 revienne à ses racines.

Ces anciens titres incarnaient vraiment l’identité Battlefield. Le rythme du combat évoluait naturellement sur des cartes immenses, avec des lignes de front qui se formaient et s’effondraient sans qu’on vous force sur un chemin unique.

Dans Battlefield 6, tout se passe partout en même temps. Il n’y a plus de pauses, plus de respiration, plus de sensation de guerre à grande échelle. On a l’impression d’un montage d’action tout droit sorti du manuel de CoD — et ce n’est pas Battlefield.

Ironiquement, Call of Duty s’est rapproché de Battlefield. Warzone et Modern Warfare intègrent désormais de vastes cartes, des environnements destructibles et des modes massifs que DICE avait popularisés autrefois.

Battlefield 6 sera sans doute un meilleur jeu que Black Ops 7, mais en cherchant à copier son concurrent, DICE risque bien de tirer une balle dans le pied.

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