Il y a une magie particulière dans le fait de tomber sur une vieille VHS poussiéreuse d’un anime oublié, une série qui paraît immédiatement familière et spéciale. Jouer à Wander Stars, le nouveau RPG au tour par tour de Paper Castle Games, procure exactement ce sentiment. Ce n’est pas seulement un jeu inspiré par les animes des années 90 ; il en capture l’essence et l’âme avec une telle justesse qu’il ressemble à une véritable pièce d’histoire jouable.
Le point de départ est une couverture confortable de tropes familiers à tout fan d’anime. Nous suivons Ringo, une jeune artiste martiale au tempérament fougueux, partie à la recherche de son frère disparu. Son chemin croise celui de Wolfe, un mystérieux homme-loup taciturne fuyant son passé. Ensemble, ils forment un duo improbable pour réunir les fragments de la légendaire carte Wanderstar, une chasse au trésor qui les mènera aux quatre coins de la galaxie.
C’est un scénario qui aurait pu sortir tout droit d’un numéro de Shonen Jump de 1995, et le jeu revendique cet héritage avec une sincérité attachante.
Ce qui distingue vraiment Wander Stars, c’est son engagement total envers cette identité. L’aventure est découpée en dix « épisodes », chacun avec son propre carton-titre et son cliffhanger. Au cœur du système se trouve le brillant combat “Kiai”, où vous ne vous contentez pas de choisir des attaques : vous les composez vous-même à partir d’un dictionnaire de mots comme « SUPER », « FIRE » et « KICK ».
Les premières previews de Wander Stars, publiées avec la démo l’été dernier, avaient déjà suscité une anticipation palpable. Après un report de sa date de sortie initiale fixée au 1er août, le nouveau titre de Paper Castle Games est enfin disponible.
Poursuivez cette critique de Wander Stars pour découvrir si c’est l’épisode palpitant que votre vie de joueur attendait.
Critique de Wander Stars
Wander Stars : En un coup d’œil
Développeur | Paper Castle Games |
Éditeur | Fellow Traveller |
Date de sortie | 19 septembre 2025 |
Plates-formes | PC, Nintendo Switch, PlayStation 5, Xbox Series X|S |
Genre | RPG au tour par tour, Roguelike, Visual Novel |
Inspirations clés | Dragon Ball, Cowboy Bebop, Sailor Moon, Trigun, Pokémon |
Mécanique centrale | Création d’attaques personnalisées via des mots-clés (“Kiai”) |
Gameplay de Wander Stars : l’esthétique et le système Kiai
Le succès de Wander Stars en tant qu’« anime jouable » repose sur sa présentation, une véritable masterclass en matière de design nostalgique. La direction artistique est « sans complexe anime », avec des designs de personnages qui évoquent immédiatement le travail iconique d’Akira Toriyama.

Le jeu recrée avec minutie la sensation de regarder de vieux animes, en utilisant de subtils filtres granuleux façon CRT et des arrêts sur image dramatiques juste avant les coups de grâce. Le design sonore est tout aussi réussi, avec une bande-son fantastique dominée par les cuivres et des effets sonores volontairement « cartoon ». Le seul élément manquant est le doublage, une fonctionnalité que de nombreux fans auraient aimé voir pour entendre leurs attaques personnalisées criées à haute voix.
Tout cela sert de scène parfaite pour la mécanique la plus innovante du jeu : le système de combat Kiai. Dans un coup de génie, le jeu transforme en gameplay un trope classique des animes, celui des héros qui crient le nom de leurs attaques. En combat, vous créez vos propres coups spéciaux en combinant :
- des mots d’action (« Kick »),
- des mots modificateurs (« Super »),
- et des mots élémentaires (« Fire »).
Avec plus de 200 mots à collecter, les possibilités vont du simple « Punch » à l’absurde « Super Extra Fast Ice Stab ».
Sous cette surface ludique se cache un système au tour par tour solide. Le nombre limité de « slots d’esprit » par tour, les temps de recharge des mots et les faiblesses ennemies ajoutent une couche stratégique.
Un système unique, le « Breaking Point », vous met au défi de réduire les PV d’un ennemi dans une plage précise pour le forcer à se rendre, plutôt que de simplement l’éliminer. En réussissant, vous gagnez de « l’Honneur », une monnaie utilisée pour des améliorations permanentes entre les épisodes.
Cependant, le système n’est pas exempt de défauts. La critique principale concerne l’obligation de verrouiller son vocabulaire au début de chaque épisode, ce qui limite l’expérimentation et pousse souvent les joueurs à se reposer sur quelques combos fiables.
Une grande space opera avec du cœur
La narration de Wander Stars est une space opera touchante et pleine de charme, qui assume pleinement ses racines animées.
L’histoire repose sur une base de tropes familiers et appréciés, qu’elle embrasse avec une sincérité qui ressemble davantage à un hommage affectueux qu’à un simple cliché. Nous suivons Ringo, une jeune artiste martiale impulsive et sincère, partie en quête de son frère disparu. Son chemin croise celui de Wolfe, un solitaire taciturne au passé mystérieux, et tous deux forment une alliance improbable pour retrouver les morceaux éparpillés de la légendaire carte de Wanderstar.
Au cœur de l’aventure se trouve la dynamique entre Ringo, éternelle optimiste, et Wolfe, cynique et réservé. Leurs échanges et le lien qui se tisse entre eux servent d’ancrage émotionnel fort à un voyage peuplé d’un casting haut en couleur composé de pirates de l’espace, de sorcières excentriques et d’animaux parlants.

Une écriture vive et pleine de cœur
L’écriture de Wander Stars se révèle constamment affûtée, trouvant un équilibre subtil entre des gags qui font réellement rire et des moments étonnamment émouvants qui confèrent à l’histoire un véritable poids émotionnel.
L’un des choix narratifs les plus brillants réside dans la structure du jeu. L’aventure entière est découpée en dix « épisodes », chacun présenté avec son propre écran-titre et un cliffhanger final, imitant à la perfection le rythme d’une série télé addictive. Ce format rend l’histoire grandiose beaucoup plus accessible, découpée en tranches d’une heure à la fois digestes et satisfaisantes.
Cependant, la présentation du récit n’est pas sans défauts. Le rythme peut sembler inégal : l’intensité des combats cède parfois la place à de longues séquences de dialogues très explicatifs, ce qui a tendance à briser l’élan. Contrairement à ses inspirations animées, qui intègrent souvent l’évolution de l’intrigue directement dans l’action, le jeu sépare parfois trop nettement les deux, provoquant une baisse d’énergie un peu abrupte. Malgré cela, le charme et la personnalité qui s’en dégagent en font un voyage qui vaut largement la peine d’être entrepris.
Verdict final sur Wander Stars
Wander Stars est un RPG créatif et sincère qui réussit brillamment son pari : devenir un véritable anime des années 90, mais jouable.
Conçu avec une vision claire et un amour manifeste pour ses inspirations, le jeu transmet une passion communicative. Ses quelques défauts — un système de combat parfois rigide et un rythme inégal — s’effacent vite face à son charme débordant.

Ce jeu est-il fait pour vous ?
Si vous avez grandi les yeux rivés sur le bloc Toonami, la réponse est oui.
Si l’idée de créer et de hurler « SUPER ! DRAGON ! FLAME ! PUNCH ! » vous remplit de joie, alors ce jeu est un incontournable absolu. Dans une industrie souvent dominée par des paris sûrs, Wander Stars est une aventure rafraîchissante, étrange et sincère, qui n’a pas peur d’assumer pleinement son identité.
Une esthétique brillante des années 90 : l’art, le son et la structure épisodique capturent à la perfection l’esprit d’un anime classique. | Éléments de combat rigides : le fait de devoir verrouiller son vocabulaire au début de chaque épisode peut limiter l’expérimentation et mener à des combos répétitifs. |
Un système de combat Kiai innovant : la mécanique basée sur la création de mots est créative, amusante et étonnamment profonde, transformant un trope classique en cœur du gameplay. | Un rythme inégal : de longues séquences de dialogue peuvent parfois ralentir le jeu entre deux combats palpitants. |
Une histoire touchante et drôle : le jeu met en avant un casting attachant et un récit qui équilibre parfaitement gags absurdes et émotions sincères. | L’absence de doublage : une occasion manquée, souvent mentionnée, qui aurait renforcé l’illusion d’un véritable anime. |
Une boucle de progression engageante : le mélange de bonus temporaires façon roguelite et d’améliorations permanentes crée une expérience addictive et rejouable. | Un peu de maladresse technique : quelques bugs mineurs, animations rigides et une interface parfois lourde. |