Le géant des paris et des jeux William Hill a reçu une réprimande de l’Advertising Standards Authority (ASA) du Royaume-Uni pour une promotion trompeuse diffusée dans son application mobile, qui induisait les utilisateurs en erreur sur les conditions d’obtention d’une récompense.
Dans une publicité pour Marble Race Live, visible dans l’application William Hill entre le 17 et le 19 mai 2025, la bannière affichait :
« Profitez de 40 £ offerts lorsque vous participez et misez 20 £. »
Cependant, les petits caractères révélaient que l’offre n’était déclenchée qu’après une mise minimale de 40 £, soit le double du montant mis en avant dans le message principal.
C’est la deuxième fois en quelques semaines que la branche gaming de William Hill se retrouve dans le viseur de l’ASA.
Fin septembre, l’entreprise avait déjà été épinglée pour une promotion jugée “irresponsable” sur des machines à sous à 5 £ dans l’un de ses points de vente physiques.
William Hill évoque une “erreur humaine”
L’ASA a ouvert une enquête après avoir reçu une plainte affirmant que le titre de la publicité était trompeur.
Dans sa défense, William Hill a reconnu une erreur typographique survenue lors de la modification manuelle du modèle de l’offre avant sa publication en ligne et sur l’application mobile.
L’entreprise a précisé que seule une publicité avait été affectée, ciblant un groupe relativement restreint de 3 057 clients au maximum.
De plus, tout utilisateur cliquant sur la promotion était ensuite redirigé vers la version correcte des conditions générales avant de pouvoir s’y inscrire.
La décision de l’ASA concernant WHG (International) Ltd, opérant sous le nom de William Hill Online, a reconnu que les petits caractères contenaient bien les conditions correctes. Cependant, comme le titre principal indiquait qu’une mise de seulement 20 £ permettait de bénéficier de l’offre, la publicité a été jugée trompeuse.
En conséquence, William Hill s’est vu ordonner de ne pas reproduire la publicité sous le même format et de veiller à ce que toute déclaration concernant de futures offres ne contredise pas les conditions générales correspondantes.
Tout n’est pas négatif pour autant, puisque le propriétaire de William Hill, evoke, a annoncé de bonnes perspectives pour le reste de l’exercice financier, après avoir publié ses résultats du troisième trimestre 2025 cette semaine, faisant état d’un chiffre d’affaires de 435 millions de livres sterling, soit une hausse de 5 % sur un an.
Flutter tire la sonnette d’alarme après la décision sur Gary Neville
Alors que William Hill a reconnu une simple erreur, les entreprises de paris britanniques sont de plus en plus sous le feu des autorités réglementaires, et certaines estiment que la surveillance devient excessive.
La semaine dernière, l’ASA a confirmé une plainte contre une publicité Sky Bet mettant en scène Gary Neville, publiée sur le réseau social X.
L’ASA a estimé que la publicité risquait de plaire aux moins de 18 ans en raison de la popularité du célèbre ex-joueur de Manchester United sur les réseaux sociaux.
Quand la publication est-elle apparue ? En février 2023.
Qui a déposé la plainte ? Ce n’était pas un membre du public, mais l’ASA elle-même.
L’opérateur de Sky Bet, Flutter Entertainment, a soutenu que la publication contenait un extrait de Gary Neville parlant dans The Overlap, une série YouTube destinée à un public âgé de 25 ans et plus.
Ainsi, l’entreprise estimait que la publicité ne présentait aucun risque d’attirer particulièrement les moins de 18 ans, conformément aux directives établies par le Code du Comité des pratiques publicitaires (CAP Code).
Cependant, l’ASA a contre-argumenté qu’entre X et Instagram, Neville était suivi par plus de 135 000 comptes enregistrés à des utilisateurs de moins de 18 ans, dépassant ainsi la limite de 100 000 fixée par ses propres directives.
Par conséquent, la décision contre Bonne Terre Ltd, opérant sous le nom de Sky Bet, a été confirmée.
Un porte-parole de Flutter a averti que, pendant que l’ASA se concentre sur les opérateurs britanniques réglementés, une menace bien plus importante plane ailleurs :
“Nous en sommes à un point où un opérateur réglementé est réprimandé pour un simple tweet promouvant une émission de football destinée aux plus de 25 ans, tandis que des opérateurs illégaux du marché noir inondent Internet et les réseaux sociaux sans aucun contrôle.
Aucune personne ne s’est plainte de ce tweet, ni auprès de nous ni auprès de l’ASA.
L’ASA a déposé une plainte contre elle-même et a confirmé sa propre plainte.
Nous ne pouvons qu’imaginer la pression exercée par les militants anti-jeu, mais cette décision défie à la fois le précédent et le bon sens.”
Betway interdit d’utiliser le blason de Chelsea
Dans une autre décision rendue la semaine dernière, Betway a été réprimandé par l’ASA après qu’une publicité YouTube diffusée en mai montrait des supporters portant des vêtements arborant le blason du club de Premier League Chelsea.
La société de paris, agréée au Royaume-Uni, est le Partenaire européen officiel de Chelsea et affirmait avoir le droit contractuel d’utiliser le logo dans une publicité ciblant les plus de 25 ans.
Cependant, l’ASA a jugé que la publicité pouvait être vue par un grand nombre de mineurs utilisant de fausses dates de naissance lors de leur inscription sur YouTube.
Betway a déclaré que l’interdiction de cette publicité constituerait un “précédent préjudiciable pour les partenariats de sponsoring sportif dans le secteur des jeux d’argent.”
