L’autorité britannique des courses hippiques (BHA) a publié une lettre ouverte adressée à Rachel Reeves, signée par 363 professionnels du secteur, demandant à la Chancelière de ne pas introduire la hausse prévue de la fiscalité sur les paris dans le budget de novembre.
L’industrie des paris sportifs s’est déjà unie contre les projets du gouvernement visant à relever divers impôts sur les jeux d’argent.
Betfred a averti que 7 500 emplois pourraient être menacés, tandis que Paddy Power (filiale du groupe Flutter) a estimé que ses récentes fermetures de points de vente pourraient n’être que les premières d’une longue série.
Le gouvernement étudie une augmentation des taxes sur les jeux afin de financer la lutte contre la pauvreté infantile.
Cela inclurait une hausse de la taxe sur les paris hippiques en ligne, passant de 15 % à au moins 21 %, ce qui, selon la BHA, entraînerait une perte de 66 millions de livres sterling pour l’industrie dès la première année et mettrait 2 700 emplois ruraux en péril.
Dans un mouvement sans précédent, 363 acteurs du milieu hippique ont signé la lettre ouverte exhortant le gouvernement à #AxeTheRacingTax, le slogan de la campagne.
La menace fiscale sur les courses hippiques
La Chancelière consulte actuellement sur une réforme visant à remplacer les trois taxes existantes sur les jeux en ligne par un impôt unifié : la Remote Betting & Gaming Duty (RBGD).
Actuellement, les opérateurs de jeux en ligne sont soumis à une taxe de 21 % sur les jeux de casino, contre 15 % sur les paris sportifs, dont les courses hippiques.
La BHA prévient qu’une simple hausse de 6 %, alignant la taxe sur celle des casinos, serait déjà financièrement dévastatrice, sans compter que le taux global pourrait atteindre jusqu’à 50 %.
Un site web dédié a été lancé pour soutenir la campagne AxeTheRacingTax, et le 10 septembre, les hippodromes britanniques ont observé un moment de silence en guise de protestation.
La journée d’action s’est accompagnée d’une marche vers Westminster, rassemblant entraîneurs, jockeys et officiels.
Le PDG par intérim de la BHA, Brant Dunshea, a expliqué les inquiétudes du secteur :
« Nos propriétaires de chevaux de course redoutent cette mesure car elle rendrait nos courses moins compétitives, réduisant leur retour sur investissement et rendant la France et l’Irlande plus attractives que la Grande-Bretagne.
Notre industrie de l’élevage, nos entraîneurs et nos jockeys la craignent car ils dépendent de ces propriétaires.
Nos hippodromes et les milliers d’employés qui en vivent la craignent pour leur avenir.
L’industrie des paris la craint, car le pari et la course sont symbiotiques.
Cette **symbiose est unique. »
La lettre ouverte de la BHA à la Chancelière Rachel Reeves
Dans sa lettre ouverte, la BHA alerte sur les « conséquences dévastatrices et irréversibles » qu’aurait une hausse des taxes sur les paris hippiques dans le budget prévu pour le 26 novembre.
Parmi les 363 signataires, figurent des entraîneurs réputés comme Andrew Balding, John et Thady Gosden, William Haggas, Dan Skelton, Paul Nicholls et Jonjo & AJ O’Neill, ainsi que des jockeys de premier plan tels qu’Oisin Murphy, Sean Bowen et Tom Marquand.

La lettre rappelle que les courses britanniques contribuent déjà pour 4,1 milliards de livres à l’économie du pays, soutiennent 85 000 emplois et génèrent 300 millions de livres de recettes fiscales annuelles.
Elle met en garde contre les pertes qu’occasionnerait l’alignement de la taxe sur celle des casinos :
« Une RBGD harmonisée à 21 % coûterait à l’industrie hippique 66 millions de livres par an, mettant en péril des milliers d’emplois et d’investissements, ainsi que l’écosystème économique dépendant de ce sport.
Un taux de 40 % serait encore plus dévastateur, entraînant plus de 160 millions de pertes annuelles et **plus de 2 000 emplois directs supprimés dès la première année. »
La lettre conclut en soulignant la portée économique et sociale des courses au Royaume-Uni :
« Des entraîneurs et éleveurs aux employés des écuries, des hippodromes, hôteliers, restaurateurs, chauffeurs de taxi ou petits commerces, les courses sont vitales pour les économies locales dans toutes les régions du pays.
Les changements proposés détruiraient cet équilibre, anéantiraient des entreprises, fragiliseraient les infrastructures locales et mettraient en péril des milliers d’emplois dans des zones où les alternatives sont limitées.
Ces mesures porteraient un préjudice durable à une industrie britannique majeure, nuiraient aux communautés rurales et entraîneraient des conséquences graves et imprévues.
Il n’est pas trop tard pour revoir cette approche, et nous vous exhortons vivement à le faire. »
