Sans aucun doute, parmi tous les jeux mettant en scène des ninjas cette année, Shinobi: Art of Vengeance se démarquera nettement. Les développeurs de Lizardcube ont créé un jeu au gameplay d’une maîtrise exceptionnelle, qui est en plus l’un des plus beaux visuellement depuis longtemps.
Joe Musashi est entraîné dans une quête de vengeance tandis que la maléfique société ENE Corp. poursuit ses sombres activités. L’histoire est assez simple, et ce n’est clairement pas le cœur du jeu. Cependant, comme nous allons le voir, elle bénéficie d’une mise en valeur subtile, sans jamais en faire trop pour cette suite héritière de la franchise légendaire de SEGA.
Lors des rares séquences de dialogue, Joe se contente de grognements, tandis que les autres personnages réagissent à ses silences. Les échanges sont rapides et ne ralentissent jamais le rythme, laissant la place à la véritable force du jeu : absolument tout le reste. L’histoire trouve surtout son équilibre dans les moments les plus cinématiques, comme une bataille à dos de loup ou certaines scènes de poursuite. Remarquez qu’il s’agit toujours de moments dans lesquels le joueur est pleinement impliqué.
Je ne saurais trop insister sur le plaisir que procure Shinobi: Art of Vengeance une fois la manette en main.
Gameplay de Shinobi: Art of Vengeance

Art of Vengeance peut sembler assez simple à première vue : un jeu de combat en 2D à défilement horizontal où vous frappez vos ennemis… ou vous vous faites frapper.
Mais Shinobi a une particularité : il vous donne très vite et très naturellement tous les outils pour dominer les différents adversaires qui tenteront de vous surpasser. Il ne m’a pas fallu longtemps avant d’envoyer valser les ninjas de bas niveau à travers l’écran, de vaincre les ennemis plus coriaces grâce à la variété d’aptitudes offertes, et quand j’ai réalisé que ces mêmes techniques pouvaient s’appliquer aux combats de boss ? C’était tout simplement jouissif.
Il faut quelques essais pour bien comprendre comment utiliser les différents Ninpo et éviter d’éliminer tous les ennemis trop rapidement. Après un certain nombre de coups, si l’adversaire est étourdi, vous pouvez exécuter une attaque finale lorsqu’elle est indiquée — et il y a quelque chose de particulièrement satisfaisant à la réussir lors d’un combat difficile.
Non seulement le sentiment d’accomplissement à la fin d’un duel est grisant, mais lorsque j’ai utilisé cette attaque en plein combat pour regagner de la vie et finalement renverser une situation compliquée, j’ai ressenti une véritable euphorie.
Le jeu regorge de moments comme celui-là, car presque chaque grande arène ressemble à une confrontation épique. Tous veulent votre mort, et il n’y a pas de retour possible. Les combats de boss obéissent à la même logique. Ils ne sont pas insurmontables, mais à moins d’être un prodige des jeux d’action capable de prédire les mouvements ennemis, vous allez probablement en baver un peu avant de comprendre leurs schémas d’attaque.
Et c’est là toute la beauté du jeu : échouer n’est jamais vraiment frustrant. Bien sûr, rater un saut pour la dixième fois pique un peu l’ego, mais le fait de ne jamais attendre longtemps entre deux essais rend le tout bien plus agréable.
Je n’ai jamais eu l’impression que Shinobi me faisait patienter inutilement. Mieux encore, les points de sauvegarde sont souvent placés intelligemment avant un gros affrontement, ce qui évite de perdre son calme au moment de repartir au combat.
Metroidvania ? Plutôt Minivania

C’est l’un des cinq jeux que SEGA a annoncé vouloir relancer sous une nouvelle forme, les quatre autres titres mystères devant être révélés lors du Tokyo Game Show 2025.
Si les jeux Shinobi originaux étaient de purs jeux d’action à défilement horizontal, Shinobi: Art of Vengeance s’inspire cette fois de Metroid et Castlevania, tout en conservant certains éléments rétro de ses débuts. Vous vous déplacerez toujours latéralement pour éliminer vos ennemis tout en évitant les pièges mortels, mais cette fois dans une carte compacte et interconnectée.
Je suis particulièrement fan de ces petits niveaux de type “minivania”. Ce n’est pas un jeu de recherche et d’exploration à part entière, mais chaque niveau est clairement conçu comme une section de Metroidvania autonome, avec du retour en arrière, des chemins alternatifs, des secrets à découvrir et des zones nécessitant un objet spécifique pour y accéder.
Tout est agencé avec une grande minutie, et le jeu ne cache pas son envie de vous pousser à explorer grâce à une carte assez détaillée qui récompense la curiosité.

Diviser la carte en segments plus petits mais interconnectés, plutôt que d’en faire un véritable Metroidvania à part entière, est une idée incroyablement intelligente. Le jeu vous affiche ensuite un pourcentage une fois le niveau terminé, histoire de vous donner envie d’y retourner. Heureusement, comme je l’ai mentionné, la carte est très claire. La difficulté ne vient pas vraiment de trouver les objets restants, mais plutôt d’y accéder ou d’en ressortir. Et là, c’est un véritable tourbillon d’émotions.
Shinobi: Art of Vengeance en met plein la vue
Et tout cela se déroule sur un décor absolument somptueux à chaque instant.
Le jeu est visuellement superbe et est rapidement devenu celui que j’utiliserai pour montrer les capacités d’un écran OLED lors de futurs tests techniques. Sur l’écran de l’Ayaneo 3, les couleurs étaient si riches et éclatantes que j’ai parfois fait une pause juste pour admirer les graphismes.
J’aurais aimé qu’il y ait une compatibilité avec les écrans ultra-larges, mais je comprends que les illustrations aient probablement été conçues dans un format fixe. Le niveau du port, qui se transforme ensuite en combat à travers un marché aux poissons, aurait été spectaculaire à voir en grand format.

Avantages | Inconvénients |
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Des graphismes superbes, riches et vibrants — un vrai régal pour les yeux | La musique n’est pas vraiment marquante |
Un système de combat magistralement conçu qui permet de dominer les ennemis une fois bien pris en main | L’histoire est surtout là pour donner un peu de contexte aux combats |
Le jeu ne ralentit jamais une fois lancé | — |
Les niveaux “minivania” compacts sont un choix particulièrement intelligent | — |
Plateformes : PC, Xbox Series X|S, PlayStation 5, Nintendo Switch
Développeur : Lizardcube
Éditeur : SEGA
Date de sortie : 26 août 2025